Oxygène liquide

L’océan se réchauffe, et alors ?

Les animaux marins sont libres. Ils peuvent se déplacer. Ils peuvent aller nager là où les températures leur conviennent.

C’est peut-être ce que se disent les poissons en nous observant : l’atmosphère est vaste, les animaux terrestres sont libres. Ils peuvent se déplacer. Ils peuvent aller vivre là où les températures leur conviennent.

Sauf que ce n’est pas si simple pour nous. Et ce n’est pas si simple pour les poissons non plus.

Les animaux marins mangent à certains endroits parce que les plus petits animaux qu’ils mangent y sont, et ces derniers y sont parce que les plantes qu’ils mangent y sont, et celles-ci y sont parce qu’il y a la bonne quantité de lumière et de nutriments dans l’eau à cet endroit-là. Comme nous avec nos cultures et nos élevages qui, sans le transport international, devons vivre là où notre nourriture peut exister.

Les animaux marins vivent à certains endroits de la mer parce que leurs corps peuvent résister à une certaine pression, un certain taux d’oxygène, un certain niveau de clarté, un certain taux de salinité. Tout comme nous qui, sans technologie, ne pouvons vivre au-delà d’une certaine altitude, en-dessous d’un certain niveau d’oxygène, ou sans aucune lumière naturelle.

Les plantes et les animaux marins sont à un endroit bien précis dans l’océan, et comme nous, ils ne sont pas si libres que cela de bouger. Pour beaucoup, finalement, ils sont pris au piège de leur environnement qu’ils ne peuvent pas quitter et qui change plus vite qu’eux.

Cela nous touche moins, parce que ça se passe sous l’eau : on ne voit pas les forêts d’algues mourir comme on voit les forêts d’arbres se dessécher sur pied, on ne voit pas la Méditerranée se vider de vie comme on voit le désert progresser sur terre. Cela reste des chiffres, des mots, des rapports à lire et des tableaux à comprendre. Et c’est dur pour nous, de prendre à bras le corps une réalité immatérielle.

Mais je vous rassure. La nature a bien prévu de se rappeler à nous et pas que sous la forme d’évènements météo violents, non… il n’y aura pas que ça. Cet été sur les plages du Finistère Sud, nous avons eu un aperçu effrayant de ce qui nous attend. Effrayant oui, parce que ce que nous appelons pudiquement « perturbation des écosystèmes » pourrait se nommer plus concrètement « des animaux qui meurent ». Je vous le partage en images, légères malgré tout, pour favoriser le partage.

A bientôt.

Lucile 

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