Demain c’est la journée des droits des femmes. A cette occasion, je vous partage ma reconnaissance quotidienne pour la technologie et ce que je nommerais le droit des femmes à l’outil.
Nous sommes souvent relayées à des métiers genrés, à des tâches genrées pour cause de stéréotypes sans fondements bien sûrs mais aussi pour cause de différence de force physique.
Alors c’est vrai que pour creuser des tranchées avec une pelle, il faut de la force. C’est pour ça qu’au départ le BTP ne pouvait qu’être un métier d’homme. Sauf qu’aujourd’hui, on creuse avec des pelles mécaniques qui se commandent avec un joystick.
Que pour transporter des colis à dos d’homme, il faut de la force. C’est pour ça que les travailleurs portuaires ont par le passé toujours été des hommes. Sauf qu’aujourd’hui, on déplace les conteneurs avec des grues qui se commandent avec un joystick.
Que pour charger un véhicule avec les bras, il faut de la force. C’est pour ça que les camionneurs d’autrefois étaient des hommes. Sauf qu’aujourd’hui, on charge avec des transpalettes qui se commandent avec un joystick.
Etc, etc.
Au-delà de ces métiers de terrain, tous les métiers de bureaux qui en sont issus ont par extension été aussi catégorisés comme des métiers masculins. Et c’est entre autres pour ça que nous vivons dans une société où les métiers d’ingénieurs, d’architectes & co sont fortement connotés comme relevant de compétences masculines.
Et c’est pour ça qu’en tirant le fil, on pense encore aujourd’hui que les femmes sont moins douées en techniques, en maths, en sciences.
Et c’est pareil au quotidien. Pour beaucoup de tâches genrées, le fait d’en attribuer la capacité à faire aux hommes remonte à l’époque où effectivement il fallait de la force, mais où en fait l’outil était limité (et l’est malheureusement encore souvent aujourd’hui).
Développer la technologie, développer les outils, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, la différence physique entre femmes et hommes n’est plus discriminante. Et partout où cette différence physique crée de l’empêchement, ce n’est pas parce « c’est un métier d’homme », c’est parce que notre société fait le choix de ne pas développer l’outil qui va bien, qui va jusqu’au bout du besoin y compris le besoin de la moitié de l’humanité.
La limite à l’invention technologique est un choix sociétal.
Alors merci à tous les ingénieuses et ingénieux qui inventent les outils de l’humanité. Merci de continuer à creuser et à innover pour tous les corps. Vous n’y pensez peut-être pas en bricolant vos engrenages, en dessinant vos machines, en calculant leurs effets d’entraînement, mais vous œuvrez pour l’égalité femme-homme d’une manière très très puissante et très concrète.
A bientôt.
Lucile